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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Apnées du sommeil

Une apnée du sommeil est définie comme un arrêt respiratoire de plus de dix secondes pendant le sommeil. La survenue d'un grand nombre d'apnées, plus ou moins associée à des manifestations cliniques, constitue le syndrome d'apnées du sommeil.

Les apnées les plus fréquentes sont les apnées obstructives. Ces apnées sont dues à une obstruction des voies aériennes supérieures alors que dans le même temps il existe des mouvements d'efforts respiratoires réalisés par la cage thoracique.
L'obstruction peut être incomplète définissant une hypopnée.
L'obstruction des voies aériennes supérieures (l'espace situé entre d'une part la bouche et les fosses nasales et d'autre part la trachée) est liée à plusieurs mécanismes intriqués : manque d'espace d'origine anatomique (grosses amygdales, cou court, épaississement des muqueuses), défaut de tonus musculaire, mauvaise synchronisation entre l'ouverture des voies aériennes supérieures et les mouvements respiratoires effectués par la cage thoracique.
La conséquence de ces apnées est un sommeil de mauvaise qualité entraînant une somnolence diurne avec altération des capacités intellectuelles et fatigue, ainsi que des défauts d'oxygénation du sang (appelés épisodes de désaturation) préjudiciables pour le cerveau et le système cardiovasculaire.
Il existe (plus rarement) des apnées centrales liées à une défaillance de la commande de la respiration par le cerveau et enfin des apnées mixtes (obstructives et centrales).

Les circonstances de découverte sont variables. Il peut s'agir d'une exploration faite lors de la prise en charge d'un patient qui signale un ronflement, une somnolence diurne, la constatation d'apnées par le conjoint. La survenue d'un accident de la circulation avec endormissement au volant ou des troubles des fonctions supérieures tels que des troubles de mémoire ou des difficultés de concentration sont également des circonstances permettant d'envisager ce diagnostic. Les complications cardio-vasculaires peuvent aussi être révélatrices : hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde.

En consultation le médecin recherche avant tout une obésité ou un simple surpoids, une hypertension artérielle, une particularité de la morphologie du cou (cou court) ou de la gorge. La somnolence est évaluée par un interrogatoire détaillé (échelle de somnolence). Différents examens complémentaires sont fréquemment réalisés, tels qu'une exploration fonctionnelle respiratoire avec gazométrie (mesure du taux d'oxygène dans le sang) au repos, une radiographie du thorax, un examen ORL.

L'enregistrement du sommeil est l'élément clé du diagnostic. Il consiste en une analyse de différents paramètres au cours du sommeil. Il peut être réalisé en ambulatoire (le patient dort chez lui avec un appareil d'enregistrement) ou en hospitalisation. Différents capteurs reliés à un boîtier permettent l'enregistrement de la saturation du sang en oxygène, des mouvements de la cage thoracique, des bruits respiratoires, du flux d'air à la sortie du nez, de la fréquence cardiaque, de l'électroencéphalogramme.

Le diagnostic repose sur le nombre d'apnées constatées par heure d'enregistrement. On définit ainsi un index d'apnées auquel on associe un index d'hypopnées (obstructions incomplètes). La résultante formant un index apnées/hypopnées dont la valeur normale est inférieure ou égale à dix par heure. Au-delà on considère qu'il existe un syndrome d'apnées du sommeil. La décision d'un traitement dépend de différents éléments tels que les manifestations cliniques, l'existence de microéveils, la saturation en oxygène,... Au-dessus d'un index d'apnées/hypopnées de trente par heure le traitement est nécessaire.

Le traitement du syndrome d'apnées du sommeil impose d'abord des mesures hygiénodiététiques. La perte de poids est souhaitable en cas de poids excessif, la prise de somnifères (qui aggravent la maladie) doit être arrêtée, la consommation d'alcool, qui est également un facteur aggravant, doit être évitée.
Le traitement le plus fréquemment proposé est la ventilation nocturne avec pression positive continue. Il s'agit d'un appareil électrique, générateur de pression, qui propulse de l'air dans les voies aériennes à l'aide d'un masque facial. Cet appareil est mis en place par le patient à son coucher et retiré au réveil. Cet appareil tient dans un petit sac et peut être emporté par le patient quand il voyage.

Le patient peut également être traité par une orthèse d'avancée mandibulaire. Il s'agit d'une prothèse adaptée aux dents, fabriquée par un orthodontiste et qui est portée pendant la nuit. En avançant la mâchoire, cette orthèse maintient ouvertes les voies aériennes supérieures et ainsi empêche ronflements et apnées.
Enfin de façon plus rare est proposée une chirurgie du voile du palais, voire une chirurgie d'avancée du bloc maxillomandibulaire.
Le but du traitement est de corriger les apnées afin d'améliorer la symptomatologie (réduction de la somnolence et de la fatigue) et de prévenir les complications (cardio-vasculaires).

Le syndrome d'apnées du sommeil est une pathologie fréquente. C'est une maladie chronique dont on ne guérit pas, ce qui pose le problème de l'adhésion au traitement au long cours.
Elle impose, en l'absence de traitement, l'interdiction de conduire un véhicule et peut engendrer à long terme des complications cardio-vasculaires graves.

Docteur Michel LAFAY
Docteur Michel LAFAY
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