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Pour Marie Pierre FEYT, mue par « la nécessité de peindre l'humain », le portrait, « est un sujet graphique, une fenêtre côté cour ».
« A travers le regard, il faut capter le silence des mots. La peinture sert de relai à des paroles retenues », faisant sienne la pensée de Montaigne. Il y a de l'infini dans un regard tout comme il y a de l'éternité dans le visage peint. Alors que son instantanéité inscrit irrémédiablement la photo dans l'immédiat, c'est la lenteur qui fait la peinture. « Le tableau, la sculpture façonnent le temps, et d'illusions ils bâtissent l'éternité d'un sourire ou d'une détresse ».
Comme chez Cremonini, son professeur à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, les tableaux de Marie Pierre Feyt donnent souvent à voir comme au travers d'une vitre embuée, striée de la coulée des gouttes condensées dont la trajectoire hésitante laisse pour un temps l'avenir en suspens. Allégorie du temps qui passe.