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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Addiction à l'alcool

Tous les acteurs sont unanimes pour dire que l'addiction à l'alcool est une maladie grave, progressive, chronique pouvant conduire au décès ; les anciennes notions de « manque de volonté », « faiblesse de caractère » ont disparu depuis la découverte d'anomalies biologiques.
Une des définitions synthétiques pourrait être la survenue d'une perte de liberté de s'abstenir de consommer de l'alcool accompagnée de complications médico-psychosociales.

L'addictologie actuelle est une discipline faisant peu la distinction entre les différentes substances conduisant à la dépendance, du fait de mécanismes neurobiologiques proches, de problématiques et évolutions comparables et de la fréquence des polytoxicomanies.

Toute addiction est la combinaison d'une interaction entre une substance psychoactive addictogène, un environnement et une personnalité.

On distingue 2 types d'alcoolo-dépendance :

  • Primaire, consécutive à une consommation récréative ou sociale régulière et généralement excessive, durable,
  • Secondaire, développée sur des troubles psychiques préexistants, l'alcool étant alors pris en automédication anxiolytique et/ou désinhibitrice.

On rencontre 2 principaux types de consommation pathologique conduisant au déni de son addiction par le patient :

  • Les buveurs cycliques qui consomment massivement par périodes intermittentes mais récurrentes et ont du mal à accepter la réalité de leur maladie car leurs périodes d'abstinence leur font croire qu'ils n'ont pas de problème de dépendance,
  • La consommation quotidienne chronique à alcoolémie constante qui prévient les symptômes de manque, l'absence d'abus spectaculaire donnant au patient l'impression de contrôler sa consommation.

La pyramide de Skinner évalue le niveau de risque avec passage possible au niveau suivant :

  • Niveau 0, abstinence stricte,
  • Niveau 1, usage sans dommage, n'excédant pas 3 verres par jour pour un homme, 2 verres par jour pour une femme, n'entraînant aucun dommage,
  • Niveau 2, usage à risque, excédant 3 verres par jour pour un homme, 2 verres par jour pour une femme, mais n'entraînant aucun dommage ; c'est le stade initial du mésusage de l'alcool ; sa prise en charge relève encore de la prévention,
  • Niveau 3, usage nocif sans dépendance, caractérisé par des dommages physiques, comportementaux ou biologiques. Il relève d'une prise en charge thérapeutique,
  • Niveau 4, usage nocif avec dépendance psychologique, parfois physique en cas de syndrome de sevrage en l'absence d'alcool.
Addiction à l'alcool

La pyramide de Skinner est un outil d'évaluation statistique du risque mais il est à noter que la dépendance n'est pas en relation avec la quantité consommée, une authentique dépendance pouvant survenir malgré une consommation n'excédant pas 3 verres par jour pour un homme ou 2 verres par jour pour une femme.

Il faut retenir la chronologie suivante, caricaturale mais la plus souvent rencontrée : une phase de consommation chronique avec illusion de maîtrise, avec progressivement un phénomène de tolérance imposant d'augmenter la dose consommée pour obtenir le même effet recherché, conduisant à la perte de contrôle de sa consommation ; apparaissent alors souvent des signes physiques.

La dépendance est installée lorsque le patient ne peut contrôler durablement sa consommation malgré parfois en l'absence de signe de sevrage physique et des périodes d'abstinence de plus en plus courtes.

L'objectif de la prise en charge est l'amélioration de la qualité de vie du patient, elle nécessite des interventions multidisciplinaires individualisées et en confiance mutuelle entre soignants et patient. L'ancien dogme de l'abstinence nécessairement totale est tombé, une réduction de la consommation étant maintenant un objectif acceptable.

Les outils disponibles sont nombreux, entretien motivationnel, thérapie cognitivo-comportementale, renforcement communautaire, pleine conscience, prise de différents médicaments dont l'utilisation est loin d'être systématique ou obligatoire.

Outre les unités hospitalières d'addictologie, plusieurs types de structures d'accueil dédiées sont à disposition des patients et de leur entourage de manière gratuite et confidentielle :

  • Les centres de soins, d'accompagnement et prévention en addictologie (CSAPA) en première ligne,
  • Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD),
  • ALCOOL-INFO-SERVICE.FR
Dr Guy SCEMAMA - Directeur Médical du CIEM
Dr Guy SCEMAMA
Directeur Médical du CIEM
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