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L’équipe médicale du CIEM.

Apnée du sommeil : quand doit-on y penser ? Quelles explorations et leurs modalités ?

Le syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est une pathologie fréquente (2,5 millions en France et 1 million de patients traités) 5 % environ de la population générale et potentiellement grave.

Une apnée correspond à une interruption du flux respiratoire de plus de 10 secondes. Une diminution de la ventilation > 50 % ou de 30 % associée à une désaturation supérieure à 3 % et/ou à un micro éveil, définit une hypopnée. La survenue de plus de 5 apnées ou hypopnées par heure de sommeil définit le syndrome d'apnée du sommeil (un SAHOS est défi ni par un Index Apnée Hypopnée (IAH) entre 15 et 30 par heure de sommeil, et est sévère à partir de 30/h).

Les facteurs influençant la survenue d'un SAHOS sont :

  • Le sexe masculin (2 à 4 fois plus fréquent chez l'homme avant 60 ans),
  • L'âge : la prévalence augmente avec l'âge : à partir de 50 ans une nette augmentation de la maladie,
  • L'excès de poids et un syndrome métabolique : 65 % des patients avec syndrome métabolique ont une SAHOS modéré à sévère,
  • La prise d'alcool avant le coucher,
  • Le ronflement : plus fréquent avec le tabagisme, l'obstruction nasale, la rétrognatie. Il existe pratiquement chez tous les apnéistes ; il peut atteindre 80 à 100 dB et est aggravé par la position sur le dos,
  • Certaines maladies endocriniennes (hypothyroïdies, acromégalies, syndrome de Cushing) fréquentes chez les diabétiques,
  • Certains médicaments : les benzodiazépines par leur action myorelaxante et les hypnotiques.

Quelles sont les circonstances du diagnostic de SAHOS ?

  • Somnolence diurne excessive : symptôme cardinal du diagnostic, gêne l'activité professionnelle, la vie relationnelle, la conduite automobile. Elle se manifeste fréquemment par des endormissements dans les situations calmes, passives et les tâches monotones. Cette somnolence peut manquer quand le patient devient hyperactif pour lutter contre la somnolence,
  • Ronflements,
  • Arrêts respiratoires perçus au cours du sommeil : la reprise bruyante de la respiration après une apnée correspond à la réapparition du ronflement du fait de la reprise de la ventilation. Ces épisodes d'arrêts et de reprises ventilatoires sont fréquemment repérés par l'entourage qui s'en inquiète,
  • Troubles cognitifs : trouble de la mémoire, de la concentration, de l'attention,
  • Obésité et augmentation du tour de cou,
  • Nycturie (nécessité d'uriner la nuit, avec des quantités importantes d'urine contrairement à l'hypertrophie bénigne de la prostate) : réversible après le traitement de l'apnée,
  • Asthénie matinale, trouble de l'humeur, céphalées matinales,
  • Baisse de libido, impuissance incomplète, favorisées par la diminution de testostérone au cours du SAHOS et la somnolence diurne.

Le diagnostic repose idéalement sur une polysomnographie (PSG),

c'est-à-dire l'enregistrement du sommeil comportant la mesure de paramètres de la respiration (mouvements respiratoires, saturation en oxygène, mesure du flux d'air au niveau des narines), de paramètres cardiovasculaires comme la fréquence cardiaque et un électroencéphalogramme. La PSG constitue l'examen de référence pour documenter les événements respiratoires anormaux survenant au cours du sommeil, quantifier la réduction plus ou moins importante du débit aérien, documenter l'augmentation de l'effort respiratoire et la fragmentation du sommeil (nombre de micro-éveils).

DÉFINITION DU SAHOS

Le SAHOS est défini, à partir des critères de l'American Academy of Sleep Medicine, par la présence des critères A ou B et du critère C :

A. Somnolence diurne excessive non expliquée par d'autres facteurs.

B. Deux au moins des critères suivants non expliqués par d'autres facteurs :

  • ronflements sévères et quotidiens,
  • sensations d'étouffement ou de suffocation pendant le sommeil,
  • sommeil non réparateur,
  • fatigue diurne,
  • difficultés de concentration,
  • nycturie (plus d'une miction par nuit).

C. Critère polysomnographique ou polygraphique :
Apnées + hypopnées 5 par heure de sommeil (index d'apnées hypopnées [IAH] >= 5).

 

DÉFINITION DE LA SÉVÉRITÉ DU SAHOS

La sévérité du SAHOS prend en compte 2 composantes :

  • l'Index Apnée/Hypopnée (IAH) ;
  • l'importance de la somnolence diurne après exclusion d'une autre cause de somnolence.

IAH :

  • léger : entre 5 et 15 événements par heure ;
  • modéré : entre 15 à 30 événements par heure ;
  • sévère : 30 et plus événements par heure.
  • Les apnées peuvent être obstructives (persistance d'un effort respiratoire par le diaphragme entraînant une désaturation importante) ; centrales (absence d'effort respiratoire) ou mixtes (début de type central et fin de type obstructif),
  • Le nombre d'apnées et d'hypopnées (baisse de plus de 50 % du flux inspiratoire ou de 30 % associée à une désaturation > à 3 % et/ou un micro-éveil EEG) durant plus de 10 sec. par heure de sommeil permet de calculer l'index apnée/hypopnée (IAH).

Cependant, ces enregistrements complets en laboratoire prennent du temps et mobilisent des moyens ; les accès sont limités dans les laboratoires du sommeil. On peut également n'enregistrer que la respiration au cours du sommeil : la polygraphie ventilatoire (PV) qui nécessite moins de compétences spécialisées (pas d'EEG) et moins de temps de mise en place et d'analyse. L'oxymétrie nocturne (ainsi que les appareils connectés : montres etc.), simple d'utilisation, ne permet pas de mettre en place un traitement contre le syndrome d'apnées hypopnées du sommeil.

Dr Olivier Jobard - Cardiologue au CIEM
Dr Olivier Jobard
Cardiologue au CIEM
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