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Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Contention veineuse et vols aériens

Le risque le plus redouté chez le sujet sain lors des vols en avion est celui de la survenue d'une thrombose veineuse profonde (TVP), c'est-à-dire une phlébite ou une embolie pulmonaire. Il s'agit d'un caillot qui se forme dans les veines (phlébite), le plus souvent dans les veines des jambes et qui peut secondairement migrer dans les artères pulmonaires, créant une embolie pulmonaire, potentiellement fatale.

Cette maladie est devenue un problème de santé publique en raison de l'augmentation du trafic aérien mondial, qui est passé de 534 millions de passagers en 1975 à 2,5 milliards en 2008.

Parallèlement, les progrès du transport aérien ayant permis de multiplier les vols sans escale avec des durées de 8 à 15 h, on note une nette recrudescence de phlébite et d'embolie pulmonaire qui peuvent apparaître immédiatement ou dans les trois jours qui suivent le retour. S'il est difficile de donner un chiffre précis concernant l'incidence des TVP après un vol, on estime d'après les études réalisées qu'une TVP survient tous les 5000 vols environ. L'existence de facteurs favorisants augmente ce risque.

Quels sont les facteurs favorisants de la survenue de TVP ?

Le principal facteur favorisant est la position assise prolongée, empêchant les veines des mollets de se vider correctement, favorisant la stase sanguine dans les jambes ; c'est la raison pour laquelle cette complication des vols est également appelée « syndrome de la classe économique », les voyageurs de cette classe ayant moins de possibilité d'étendre leurs jambes. Le risque est également majoré par la prise de somnifères, qui limiterait la mobilisation passive et inconsciente qui existe lors d'un sommeil « naturel ».

Une autre cause des TVP en avion est la déshydratation inhérente à la faible humidité de l'air ambiant dans l'habitacle, qui peut être aggravée par la prise d'alcool pendant le vol.

Le risque relatif global (quel que soit le temps de vol) de TVP lors d'un voyage en avion est multiplié par 2,8 chez un sujet sain par rapport à un sujet sain ne voyageant pas. Ce risque augmente de façon exponentielle avec la durée du vol. Il augmente également avec la répétition de vols successifs.

Enfin, d'autres facteurs liés au voyageur lui-même peuvent favoriser la survenue de TVP : antécédent personnel ou familial de TVP, obésité, troubles de la coagulation sanguine, cancer évolutif, traitement hormonal, chirurgie récente...

Comment prévenir la survenue de TVP ?

La contention veineuse : le bénéfice attendu le plus important de la contention veineuse est de diminuer le risque, potentiellement létal, de TVP, en limitant la stase sanguine dans les veines, et donc le risque de formation de caillot sanguin à ce niveau.
Le confort est également nettement amélioré, la contention veineuse empêchant les jambes de gonfler, diminuant la sensation de jambes lourdes et limitant le développement d'une dilatation des veines et donc de varices. Une contention de « classe 1 », dite légère, peut suffire à améliorer le confort, en revanche une contention de « classe 2 » dite modérée est nécessaire en cas d'insuffisance veineuse chronique, ou d'antécédent de TVP.

Vol aérien

Le tableau suivant récapitule les facteurs favorisants de TVP, permettant de classer les voyageurs à plus ou moins haut risque.

Score de risque de thrombose veineuse profonde (TVP) en avion
Antécédents de TVP en avion
Cancer évolutif
Troubles de coagulation
5
Chirurgie récente
Antécédent de TVP
Durée du vol > 10 heures
4
Œdèmes des membres inférieurs
Varices
3
Traitement hormonal oestro-progestatif (contraception, traitement substitutif de la ménopause)
Durée de vol > 4 heures
Surcharge pondérale
Grossesse
2
Durée du vol < 4 heures
Age > 70 ans
1
À partir de ce score, on définit 3 niveaux de risque :
- risque faible : score entre 0 à 3,
- risque moyen : score entre 4 à 6,
- risque élevé : score supérieur à 6.

Les autres mesures de prévention sont :

  • lutter contre la déshydratation en buvant de l'eau (équivalent de 1 litre toutes les six heures de vol), éviter la consommation d'alcool,
  • lutter contre la stase veineuse secondaire liée à l'immobilisation. Se déplacer de temps en temps dans l'avion (au moins toutes les 2 heures), contracter les mollets, effectuer des petits mouvements de flexionextension des pieds, éviter la prise de somnifères,
  • lutter contre la compression des membres inférieurs en portant des vêtements amples, des chaussures confortables et en évitant de croiser les jambes au cours du vol.

ATTENTION ! Il est indispensable de demander conseil immédiatement si vous avez mal dans les mollets (suspicion de phlébite), ou éprouvez du mal à respirer ou ressentez une douleur dans la poitrine (suspicion d'embolie pulmonaire) pendant le voyage ou dans les heures suivant l'atterrissage.

Docteur Raphaëlle DUMAINE
Docteur Raphaëlle DUMAINE
Cardiologue
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