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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Dépistage : stratégies de dépistage du cancer du sein

En 2018, les estimations nationales françaises font état de 58 000 nouveaux cas de cancers du sein.

S'il reste la première cause de mortalité par cancer chez la femme (≃ 12 000 décès/an) le cancer du sein a un bon pronostic avec un taux de survie de 87 % à 5 ans pour les cancers diagnostiqués entre 2005 et 2010.

C'est l'un des taux de survie les plus élevés d'Europe. Ces chiffres encourageants sont la conséquence du dépistage à un stade précoce et d'une amélioration des traitements et protocoles de prise en charge thérapeutique.

L'incidence a beaucoup augmenté entre 1980 et 2005 puis a diminué ; on suppose que cette diminution est due à la diminution massive de prescription de traitement hormonal de la ménopause à partir de 2005.

Par ailleurs, sur les 40 dernières années, le nombre de cancers a augmenté en Europe du Nord de façon parallèle à la généralisation du dépistage individuel et organisé. En raison de ce diagnostic précoce, l'âge de survenue du cancer du sein s'est abaissé en moyenne de 2 à 4 ans.

Plusieurs hypothèses tentent d'expliquer ce phénomène, outre les facteurs hormonaux et les facteurs environnementaux cités plus bas :

  • Détection de petits cancers du sein préexistants de croissance lente.
  • Découverte de tumeurs qui ne se seraient jamais « exprimées » du vivant des femmes.

Un cancer du sein peut être découvert sur une mammographie prescrite dans 3 situations différentes :

  • Prescription par un médecin ou un gynécologue sans symptôme particulier, appelé dépistage individuel,
  • Dans le cadre du dépistage organisé par la sécurité sociale (90 % des diagnostics),
  • Réalisée après avoir découvert une boule dans un sein, ou parce qu'il est apparu un écoulement mamelonnaire (10 %).

Le risque de survenue du cancer du sein augmente avec l'âge : environ 50 % des cas sont diagnostiqués entre 50 et 75 ans, 22 % avant 50 ans et 24 % après 75 ans. Son origine est multifactorielle. Outre l'âge, ses facteurs de risque connus ont une origine hormonale ou liés aux modes de vie (surpoids, tabagisme, alcoolisme, traitement hormonal) ou liés à l'environnement (exposition aux rayonnements ionisants).

Si la majorité des cancers survient chez des patientes qui n'ont pas de facteur de risque, il existe également des cancers qui surviennent chez des femmes ayant une prédisposition génétique ou un antécédent personnel de pathologie mammaire. Certains gènes mutés (BRCA1 et BRCA2) sont mis en cause dans la survenue de cancer chez des femmes très jeunes, et la stratégie de prise en charge de ces patientes est différente : à l'issue d'une consultation d'oncogénétique, qui évalue la pertinence d'un examen génétique, une surveillance spécifique et un traitement adapté sont proposés.

L'objectif principal du dépistage du cancer du sein est la diminution de la mortalité spécifique en détectant le cancer à un stade très précoce dans une population supposée en bonne santé. Le diagnostic précoce d'un cancer permet d'éviter les traitements lourds et augmente les chances de guérison.

Cette fréquence de la maladie, la possibilité de la traiter et sa survenue chez des patientes que l'on ne peut identifier à priori, a incité les autorités de santé (CPAM, DGS, INCa) à mettre en place au début des années 2000 un programme de santé publique. Entre 50 et 75 ans, toutes les femmes sont invitées à bénéficier d'une mammographie biennale gratuitement ; l'efficacité de ce programme sur la diminution de la mortalité des femmes n'est plus à démontrer. La mammographie est interprétée par 2 radiologues différents. Les conclusions sont rendues à la patiente à l'issue de la seconde lecture. La patiente est reconvoquée si la mammographie montre une image suspecte, nécessitant un prélèvement.

Bien que potentiellement anxiogène, son intérêt est formel et la totalité des femmes vivant en France devraient se soumettre à cet examen peu contraignant.

Dr Véronique CAYOL - Gynécologue au CIEM
Dr Véronique CAYOL
Gynécologue au CIEM
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