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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

La reprise du sport après 50 ans :
Le point de vue du rhumatologue

De manière générale, et au plan plus spécifiquement rhumatologique, l'activité physique est bien évidemment recommandée.

Au plan rhumatologique, on constate globalement que les capacités sportives les plus importantes sont obtenues entre 20 et 40 ans. Dans les suites, on observe une décroissance progressive de ces moyens. Cela étant dit, notamment lorsque la reprise s'effectue après une interruption prolongée ou sur une activité dans laquelle on est novice, les possibilités de progression sont réelles, y compris après 50 ans.

Les points / pathologies spécifiques à prendre en considération dans cette population :

  • L'arthrose ou usure du cartilage (qui concerne essentiellement les membres inférieurs : genoux, hanche). Parfois l'arthrose des doigts pour les activités sportives manuelles).
  • L'usure des disques inter-vertébraux ou discopathies dégénératives.
  • La sarcopénie, qui correspond à une perte musculaire liée à l'âge et à certaines insuffisances, notamment en vitamine D ou la prise de traitements (corticoïdes au long cours).
  • Les tendinopathies.
  • Au plan osseux, la population féminine surtout est exposée à une fragilité du squelette ou ostéoporose qui peut être dépistée par une ostéodensitométrie.

De manière générale, l'activité physique doit se pratiquer en dehors de période de maladie (infectieuse notamment), de conditions climatiques extrêmes pour les sports en extérieur, et à distance d'intoxication tabagique.

Il faut être très vigilant sur la période d'échauffement (au moins 10 minutes, à centrer sur la zone qui va être sollicitée) et les étirements (10 minutes également).

Quel type d'activité selon ces points spécifiques ?

En cas d'arthrose des membres inférieurs et de discopathies dégénératives :

  • En cas d'arthrose en poussée inflammatoire, il faut bien évidemment déconseiller tout type d'activité sportive, qui peut pérenniser cet état inflammatoire.
  • Si l'arthrose est « calme », les activités à privilégier sont celles où il n'y a pas de traumatisme répété. Il faut donc éviter la course à pied ou les sports à saut (basket, volley, hand-ball).
  • En cas de discopathies cervicales significatives et symptomatiques, on a coutume de déconseiller les sports de combat où des traumatismes cervicaux peuvent entraîner poussées douloureuses voire complications neurologiques.

En cas de sarcopénie :
C'est un phénomène contradictoire car la sarcopénie (perte musculaire) est favorisée par un manque d'activité physique en endurance. Il faut donc être globalement actif pour limiter son évolutivité naturelle.

Cependant les sarcopénies secondaires (prise de médicaments inducteurs ou certaines maladies favorisantes) induisent une perte de capacité à produire ces efforts physiques et font rentrer dans un cercle vicieux.

De manière globale un bilan à la recherche d'une carence en vitamine D paraît justifié chez cette population et il convient de supplémenter une éventuelle carence.

En cas de tendinopathie
Les tendons constituent les extrémités des muscles. Ils ont tendance à se fragiliser et à être plus sensibles aux traumatismes répétés chez les séniors. Dans ce cadre il faut être vigilant sur :

  • L'échauffement, les étirements.
  • L'état d'hydratation avant et pendant l'effort. Ne pas oublier que l'eau seule hydrate peu, et préférer les solutés pour sportifs qui ont un pouvoir hydratant plus important.

En cas d'ostéoporose
L'ostéoporose correspond à une fragilité du squelette, qui touche dans 90 % des cas les femmes après la ménopause. Cette fragilité expose à un risque de fracture plus élevé que la population générale pour des traumatismes plus minimes.
Il faut donc éviter tout activité à risque de chute ou de choc direct chez cette population avec une ostéoporose avérée et il faut garder en tête que les activités physiques pour lesquelles on ne retire pas l'apesanteur sont bénéfiques.
Dans cette population, les pratiques idéales sont la gymnastique sportive type Pilates, la marche rapide sportive. A noter que l'activité physique réduit significativement le risque de chute (et donc le risque de fracture chez ces patientes fragiles), en particulier celle comme le Taï Chi qui travaille beaucoup l'équilibre et la proprioception.

En conclusion, l'activité sportive est particulièrement recommandée chez les sujets de plus de 50 ans au plan rhumatologique car pour la plupart d'entre eux cela permet de retarder le vieillissement naturel. Il faut cependant le faire dans de bonnes conditions et ne pas hésiter à consulter un rhumatologue ou un médecin du sport pour une reprise adaptée.

Docteur Nicolas Laxenaire - Médecin interniste au CIEM
Docteur Nicolas Laxenaire
Médecin interniste au CIEM
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