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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Le bilan biologique du CIEM (2ème partie)

Dans un premier article nous avions détaillé et explicité les analyses hématologiques réalisées lors du bilan biologique effectué au CIEM. Dans cette seconde partie nous nous intéresserons au reste des examens, c'est-à-dire les tests biochimiques, sérologiques et urinaires. Le bilan lipidique et le dosage du PSA ne seront pas détaillés. Ils ont fait l'objet d'articles spécifiques dans de précédentes lettres du CIEM (lettres N°13 et N°25).

1) le dosage de la glycémie renseigne sur le taux de sucre dans le sang à jeun (pour que ce résultat soit interprétable il est absolument nécessaire d'observer un jeûne de 12 heures). Il est normalement inférieur à 1,10 g/L. Entre 1,10 g/L et 1,26 g/L on parle d'intolérance au glucose. Au-delà de 1,26 g/L, le diagnostic de diabète est posé. Un autre paramètre sanguin, l'HbA1c, ou hémoglobine glycosylée, renseigne sur l'équilibre glycémique. Grossièrement il moyenne les valeurs des glycémies des 3 mois précédents. Sa valeur est inférieure à 6 %. Ce paramètre n'est actuellement pas validé pour porter le diagnostic de diabète. Il est utilisé pour suivre l'efficacité des traitements proposés aux patients diabétiques.

2) Le dosage de créatininémie renseigne sur la fonction rénale. Sa valeur est estimée en fonction de l'âge et du poids, permettant son expression sous forme d'une mesure de débit (ml/minute) appelée clearance de la créatinine. Au-delà d'une clearance de 60 ml/minute il n'y a pas d'insuffisance rénale. En deçà de cette valeur on parle d'insuffisance rénale dont le mécanisme et la sévérité sont variables.

3) Le dosage de l'uricémie permet de dépister l'existence d'une hyperuricémie. En l'absence de prise en charge celle-ci expose par exemple aux risques de complications articulaires (goutte), rénales (calcul, insuffisance rénale).

4) Le bilan hépatique (dosage de la bilirubine, des enzymes hépatiques appelées gamma GT, phosphatases alcalines, ASAT et ALAT) ne donne pas de renseignement direct sur la fonction du foie, mais révèle sa souffrance dans certaines situations. Par exemple au cours des hépatites quelles que soient leurs causes (virale, médicamenteuse) les enzymes ALAT et ASAT sont augmentées témoignant de la destruction de cellules hépatiques. S'il existe un obstacle sur les voies biliaires (cholédoque, vésicule) la bilirubine, les gamma GT et les phosphatases alcalines sont augmentées. Toutefois dans la plupart des situations où le tissu hépatique subit des agressions ces paramètres sont modifiés dans des proportions variables.

5) Les enzymes musculaires CPK sont systématiquement dosées en cas de traitement hypocholestérolémiant. En effet ce type de traitement peut entraîner leur augmentation de manière importante et justifier, parfois, des ajustements thérapeutiques.

6) Le dosage des protéines plasmatiques et l'électrophorèse des protéines plasmatiques permettent une évaluation quantitative et qualitative des protéines présentes dans le sang. Un dosage d'albumine bas peut témoigner d'un état carentiel, d'une fuite urinaire ou digestive de protéine. Le dosage des alpha 2 globulines lorsqu'il est augmenté est en rapport avec un état inflammatoire quelle qu'en soit la cause. Une diminution des gammaglobulines peut révéler un déficit immunitaire, une affection hématologique. La mise en évidence d'une immunoglobuline monoclonale justifie un avis spécialisé auprès d'un hématologue.

7) L'homocystéine plasmatique est un facteur de risque vasculaire. Son augmentation expose à un risque accru de thrombose artérielle ou veineuse. Cette augmentation est très souvent liée à une carence en acide folique qui est systématiquement dosé lorsque ce paramètre biologique est anormal.

8) Le sodium (Na+), le potassium (K+) constituent des éléments indispensables à l'équilibre biologique des liquides intra et extracellulaire. Lorsque le potassium est bas, le magnésium est systématiquement dosé afin de dépister une éventuelle carence.

9) Le dosage du calcium, élément indispensable à la minéralisation osseuse, peut mettre en évidence une diminution (apports insuffisants ou carence en vitamine D) ou une augmentation (lié par exemple à un fonctionnement excessif des glandes parathyroïdes).

10) Le dosage de la CRP, non spécifique, renseigne sur l'existence d'une inflammation dans l'organisme. Il peut être augmenté en cas d'infection virale ou bactérienne ou de maladies générales.

11) La TSH reflète la fonction thyroïdienne. Basse elle évoque un trop grand fonctionnement de la glande thyroïde ou hyperthyroïdie. Haute, c'est la situation inverse, ou hypothyroïdie. L'hormone « T4 », secrétée par la glande thyroïde, est alors systématiquement dosée. La recherche d'anticorps anti-thyroïde est aussi associée à la recherche d'une maladie auto-immune de la thyroïde.

12) La sérologie de l'hépatite C n'est réalisée systématiquement que lors des premiers bilans en raison de la prévalence importante et du caractère latent de cette infection aux conséquences parfois dramatiques (cirrhose, défaut majeur de fonctionnement du foie). Elle peut être renouvelée dans le cas d'anomalie du bilan hépatique.

13) La sérologie du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est réalisée à la demande de l'adhérent concerné.

14) L'analyse d'urine évalue chez les fumeurs la présence de cotinine, dérivé de la nicotine éliminé par voie urinaire. Sa présence dans les urines témoigne du caractère diffus de l'imprégnation de l'organisme exposé au tabac. Son taux d'élimination est d'autant plus élevé que la consommation de tabac est importante. La mise en évidence de sucre ou de protéine en excès dans les urines témoigne généralement de lésions des reins qui ne jouent plus correctement leur rôle de filtre. La présence isolée de sucre peut parfois permettre de dépister un diabète méconnu. L'analyse des cellules présentes dans les urines (globules blancs, globules rouges) permet de diagnostiquer des infections urinaires, des anomalies inflammatoires sur les différentes parties de l'arbre urinaire (uretères, vessie, urètre).

Comme pour les examens hématologiques, ces tests sont interprétés par le médecin interniste et le cardiologue. Leurs résultats peuvent déboucher sur de simples conseils mais aussi sur la nécessité impérieuse d'une prise en charge complémentaire.
L'ensemble de ce bilan biologique nous permet, en synergie avec les autres éléments évalués lors de votre passage au CIEM de prévenir, dépister de nombreuses affections. Enfin ce bilan n'est pas figé, il s'enrichit souvent des données les plus récentes de la littérature médicale pour permettre toujours un meilleur conseil ou une prise en charge la mieux adaptée.

Docteur Laurent QUINT
Docteur Laurent QUINT
Médecin Interniste du CIEM
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