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Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Conséquences de l'apnée du sommeil et son traitement

Les principales conséquences de l'apnée du sommeil sont la somnolence diurne excessive, les troubles cognitifs associés, l'augmentation du risque d'accidents de la route, et les conséquences cardiovasculaires chroniques (HTA, insuffisance coronaire, trouble du rythme cardiaque). Il existe également une augmentation de la mortalité globale, de la mortalité en rapport avec une pathologie cardiovasculaire et un risque accru de mort nocturne.

Les malades avec un indice d'apnées-hypopnées supérieur à 20 ont une surmortalité (13 % à 5 ans) par rapport à ceux dont l'indice est inférieur ou égal à 20 (4 % à 5 ans). 60 % des consultations spécialisées du sommeil ont pour origine un syndrome d'apnée du sommeil. Dans 1 cas sur 5, les symptômes de l'apnée du sommeil peuvent aboutir à une dépression.

Les conséquences du syndrome d'apnée du sommeil sont multiples :

  • Risque accidentologique : les accidents de la circulation sont environ 5 fois plus fréquents chez les sujets avec SAHOS que dans la population générale. Les patients SAHOS ont des accidents plus graves et la privation de sommeil, ainsi que la prise modérée d'alcool altèrent beaucoup plus les capacités de conduite des patients SAHOS que les sujets contrôles. On considère que le risque d'accident du travail est multiplié par 2 en cas de SAHOS,
  • Hypertension artérielle : masquée, diastolique et réfractaire (risque multiplié par 2 à 3 en cas de SAHOS). Plus de 90 % des patients apnéiques ont une hypertension artérielle. Les modèles expérimentaux suggèrent que l'hypoxémie nocturne liée aux apnées soit à l'origine d'une HTA permanente. L'HTA masquée est présente dans 30 % des cas dans le SAHOS car la PA normale en clinique mais anormale sur l'enregistrement ambulatoire des 24H du fait de la non chute nocturne de la PA survenant au cours du sommeil (par les apnées et les hypopnées). L'HTA réfractaire à 3 ou 4 molécules anti hypertensives suggèrent fortement un SAHOS,
  • Insuffisance coronarienne retrouvée dans 30 % des patients porteurs d'un SAHOS,
  • Accident vasculaire cérébral : on estime que dans le cadre de l'AVC, entre 60 % et 80 % des patients ont un SAHOS sous-jacent,
  • Trouble du rythme cardiaque : on note un risque multiplié par 4 de présenter une fibrillation atriale, par 3 de présenter une tachycardie ventriculaire. 50 à 70 % des patients portant un Pace Maker présentent un SAHOS. Le risque de décès la nuit est augmenté chez le sujet apnéique,
  • Dépression, troubles cognitifs : 20 % des SAHOS ont un syndrome dépressif.
Somnolence, conséquence de l'apnée du sommeil

Quelle prise en charge du SAHOS ?

  • La pression positive continue (ou PPC) est le traitement de première ligne. Un million de patients en France ont ce traitement, qui doit être appliqué au moins 5 heures par nuit pour être efficace. Un masque est relié par un tuyau à une turbine générant une pression comprise entre 5 et 20 cmH2O (mBar). Cette pression est soit constante soit variable en fonction des événements détectés (apnées ou hypopnées) et permet de prévenir la fermeture du larynx (attelle pneumatique). Elle est indiquée pour un Index Apnée Hypopnée (IAH) > 30 par heure de sommeil, ou pour un IAH entre 15 et 30/heure avec des comorbidités cardiovasculaires significatives (HTA résistante, fibrillation atriale résistante, insuffisance cardiaque, maladie coronaire mal contrôlée, antécédant d'accident vasculaire cérébral). Les machines et les masques ont évolué depuis 40 ans, avec une bonne tolérance (> 85 % de poursuite du suivi à 1 an), peu de bruit, un humidificateur pour éviter la bouche sèche, la balance bénéfice/risque étant satisfaisante (moins de somnolence, meilleure attention, perte de poids),
  • Orthèse d'avancée mandibulaire (OAM) : 10 000 patients en sont équipés en France. Pour un SAHOS moins sévère, IAH à 15/h, chez un patient sans obésité, et avec une dysmorphose rétrusive, ce type de traitement est proposé. Son principe est de prendre appui sur le maxillaire pour maintenir une propulsion forcée de la mandibule et donc une diminution des résistances des voies aériennes supérieures.
Dr Olivier Jobard - Cardiologue au CIEM
Dr Olivier Jobard
Cardiologue au CIEM
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